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L’origine des immeubles Haussmanniens

Publié le 14/02/2019


Haussmannien Paris 16

 

Vous n’êtes pas sans savoir, qu’à l’origine, Le Baron HAUSSMANN est Préfet de la Seine sous NAPOLEON III « dit l’Aiglon », équivalent de nos ministres actuels ; son travail reflète donc de façon indissociable les souhaits de son donneur d’ordre de l’époque.

Par ailleurs, le nom du Baron Haussmann est souvent associé au Baron Eugène POUBELLE, de l’invention du même nom « la poubelle » (n’oublions pas qu’avant son intervention, PARIS était une ville sale, ravagée par la peste (cf. Albert CAMUS) ; Eugène POUBELLE a travaillé avec HAUSSMANN, puis a continué son travail.

 

 

Remise dans le contexte de l’intervention d’Haussmann dans la refonte complète de PARIS

HAUSSMANN avait pour mission de « nettoyer » PARIS pour lui redonner de sa superbe et discipliner le peuple parisien un peu trop enclin aux manifestations.

L’idée principale était donc de tracer des artères droites et rectilignes et de supprimer ces dédales de rues tortueuses et impraticables des véhicules et calèches (lesquels constituent toujours le cœur de PARIS).

En réalité, Le but était :

  • de pouvoir tirer facilement aux canons sur la foule, sans que celle-ci ne puisse se disperser dans des dédales de rues étroites impraticables de la police.
  • de nettoyer PARIS du fléau qui la touche à l’époque : la peste.

Les motivations étaient donc beaucoup moins nobles et louables que ce que le commun des mortels imagine…Il a donc fallu raser des pans entiers de PARIS en recourant, notamment, à l’artifice juridique de l’expropriation.
PARIS s’est révolté contre cette décision.

Le Baron HAUSSMANN donna l’exemple en faisant raser sa propre maison, un petit immeuble de la rue Saint-Honoré où il avait grandi, ce qui fut un véritable crève-cœur pour lui.

L’immeuble dit haussmannien, c’est quoi ?

Contrairement à ce que les gens pensent ou s’imaginent, les véritables haussmanniens sont assez « sobres », sans fioritures inutiles sur les façades, ni d’ornementations (fleuries ou fruitières).

Le Baron n’est pas là pour faire dans la dentelle, mais pour reconstruire une ville lumière partie en décrépitude.

Les très beaux immeubles que l’on dit donc haussmanniens dans le nord du 16ème ou dans le 8ème sont des post-haussmanniens faits par les successeurs du Baron, moins dans la précipitation.

  • Style Haussmannien : de 1840 à 1880
  • Style Post-Haussmannien : de 1890 à 1910

Puis, après, sont apparus les immeubles  « belle époque » qui annonceront, notamment, l’art décoratif.

L’idée du Baron est de reproduire dans ses immeubles les « castes » sociales de l’époque. N’oublions qu’à l’époque, c’était l’exact inverse de ce que les gens demandent aujourd’hui, à savoir :

  • Plus on monte, moins c’est noble car pas d’ascenseur
  • Plus on monte, moins on a de hauteur sous plafond
  • Plus la cuisine, indigne des nobles, est loin des pièces de réception, mieux c’est
  • Pas de plan en étoile à l’époque, mais des plans avec couloir.

Rechercher dans un haussmannien traditionnel, un étage élevé avec une belle hauteur sous plafond, un plan en étoile et une cuisine qui ne soit à l’autre bout de l’appartement, est donc une hérésie.

Le Baron Haussmann envisage donc ses immeubles, en termes d’architecture, comme suit :

  • RDC commerçant
  • 1er étage destiné à la réserve et à l’habitation dudit commerçant.
    Fenêtres en « demi-lune » très basses de plafond car étage pensé pour être une simple réserve.

Les réserves ne pouvaient être en sous-sol comme maintenant avec les caves,  car les caves servaient à la livraison de charbon destiné à chauffer les appartements

  • Deuxième étage, dit l’étage noble.
    Logement du noble et de la noblesse d’une manière générale.
    Belle hauteur sous plafond, parfois, elle atteint les 3.50m/4m.
    La moyenne est néanmoins aux environs de 3.20m
    Cuisine à l’autre bout des pièces de réception près de la porte de service pour que le personnel de maison puissent descendre tôt le matin des chambres de bonne où ils étaient logés pour préparer le déjeuner (c’est ainsi que s’appelait le petit déjeuner – dé-jeûner – rompre le jeûne de la nuit) sans importuner par son passage matinal et réveiller les maîtres et maîtresses de maison.
    L’une des raisons est également pour éviter de sentir les odeurs en salle de réception.
    Cuisine à l’époque sans frigo, d’où les garde-manger, dits aussi frigo du Bon Dieu, lesquels permettaient, au moins une partie de l’année, de garder les aliments au frais.
  • 3ème étage, étage du bourgeois et/ou des hommes d’église
  • Puis, plus vous montez sans ascenseur, plus le loyer et les prix baissaient (c’est ironique quand on pense au marché actuel, n’est-ce pas ?)

On retrouve ainsi dans les étages élevés les intellectuels et les artistes, en plus du personnel de maison.

Victor Hugo a fait ainsi partie de cette population.

Les balcons filants

Au second et au 4 ou  5ème étage

Au second car les nobles pouvaient sortir fumer le cigare sans incommoder ces dames du monde.

Au 4 ou 5ème étage pour que le personnel de maison puissent observer les nobles et savoir quand il leur fallait descendre dresser le couvert (cigare terminé → on passe à table).

Le parquet

Noble dans les pièces nobles

Simple dans les pièces dites de nuit

Noble c’est-à-dire : chevronné dit aussi Point de Hongrie

Simple c’est-à-dire lames droites

Salle De Bain

Et bien, pas de SDB dans les vraies haussmanniens, mais des antichambres ou des cabinets de toilette.

Les Cheminées : servent à chauffer la pièce.

Les Poêles prussiens : servent de chauffe-plat pour que le personnel de maison conserve au chaud les plats pendant le service ; ce sont un peu les ancêtres des salamandres actuelles de nos grands chefs étoilés d’aujourd’hui.

Les Caves

A l’époque, pas de stockage.

En tout cas, pas de stockage alimentaire, mais du stockage de charbon destiné aux anciennes cheminées de cuisine (on en voit encore).

D’où les sols en terre battue.

On voit encore, de temps en temps, les anciens conduits de livraison des stocks de charbon dans certains immeubles.

Beaucoup communiquaient avec les immeubles voisins pour faciliter le travail des livreurs et leur circulation d’un immeuble à un autre avec les sacs ou les brouettes.

Beaucoup d’immeubles, s’ils les ont conservés, ont condamné les communications avec les immeubles mitoyens pour des raisons évidentes de sécurité et de prévention de fuite des cambrioleurs.

Beaucoup de ces conduits ont été utilisés pendant la seconde guerre mondiale, soit par la résistance pour s’enfuir quand les guets leur annonçaient une arrivée des généraux de la GESTAPO.

 

 

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